Jean Héroard est un
Médecin et
anatomiste français, né en
1551 à
Montpellier et mort en
1628 à
La Rochelle durant le siège de la ville. Il est né dans une famille de médecins (son père est un chirurgien réputé, passé à la Réforme et qui a rencontré
Calvin à Genève).
Biographie
Avant d'être reçu docteur à Montpellier en 1575, il quitte cette ville pour monter à Paris chez son oncle Guillaume, financier, grâce à l'aide de Jacques Guillemeau chirurgien du roi. Il participe à la bataille de Moncontour en 1569 et entre au service de
Charles IX comme hippiatre (médecin spécialisé dans les soins aux chevaux) : à sa demande, il commence des études vétérinaires et fait paraître à
Paris, en 1599,
Hippostéologie, c'est-à-dire discours des os du cheval. Il quitte la cour en 1571 pour étudier enfin à l'Université de médecine de Montpellier, puis devient médecin par quartier du roi. En 1587, il participe à
la bataille de Coutras. Présent à Blois lors des évènements de 1588, il rédige le récit de la mort des
duc et cardinal de Guise. Il conserve la confiance d'Henri IV devenu roi.
Jean Héroard fut le médecin de Charles IX et Henri III dont il réalise l'autopsie. Il devient le premier médecin de Louis XIII et le restera jusqu'à sa mort en 1628. C'est le journal qu'il tient durant vingt-sept années qui l’a rendu célèbre : il y consigne très précisément tous les faits relatifs à la santé du dauphin devenu roi sous le nom de Louis XIII.
Jean Héroard, médecin humaniste et écrivain, fut seigneur de Vaugrigneuse (91), à partir du XVIIe siècle, dont il fut le propriétaire du château.
Jean Héroard est mort au camp de la Rochelle le 8 février 1628 dans sa soixante-dix huitième année, au service du roi, son maître, « à la santé duquel il s'était entièrement dédié, moins curieux de richesse que de gloire et d'une incomparable affection et fidélité ».
Son corps repose dans l’église de Vaugrigneuse, dans la chapelle de la Vierge qu’il avait fait édifier.
Le journal de Jean Héroard
Six volumes autographes nous conservent cet exceptionnel témoignage sur la vie intime du premier prince du royaume, car le Journal d'Héroard se veut, fondamentalement, registre d'hygiène, et ne sert de chronique du Grand Siècle que par accident. Les prescriptions à suivre pour garder la santé du dauphin entraînent la notation quotidienne des heures du lever et du coucher, de celles des repas avec leur composition détaillée, et l'observation méticuleuse des fonctions physiologiques. Ce « procès-verbal d'expérience », selon l'expression de Madeleine Foisil, n'omet pas toutefois de mentionner les événements de la vie publique ainsi que les gestes, mots et attitudes signifiants du prince. Il nous est donc donné de lire un fascinant recueil d'anecdotes révélant l'éducation, l'entourage et les traits de caractères du futur Louis XIII, appelé au dur métier du roi dès le 15 mai 1610, au lendemain de l'assassinat d'Henri IV. Héroard n'oublia pas de relever dans son Journal les larmes de l'enfant qui venait de perdre son père.Références